Héritier des riches fonds documentaires constitués au sein de l’Université de Strasbourg à partir de 1872, le Service Commun de la Documentation (SCD) conserve en ses différentes bibliothèques 122 000 imprimés anciens dont 13 700 antérieurs à 1811 ainsi qu’une importante collection photographique en histoire de l’art et en archéologie composée d’environ 33 000 plaques de verre et 12 500 épreuves papier.
La bibliothèque numérique patrimoniale propose ainsi un ensemble pluridisciplinaire de 1200 volumes de monographies et un millier de photographies représentant près de 500.000 pages numérisées en 2013, réparties en 14 collections
La bibliothèque numérique patrimoniale du SCD propose depuis 2005 un accès en ligne à une sélection raisonnée de documents numérisés en fonction de plusieurs axes éditoriaux : numérisation de documents parmi les plus remarquables issus des différentes bibliothèques du SCD sélectionnés avec le concours scientifique d'enseignants-chercheurs de l'Université de Strasbourg, numérisation d’éditions strasbourgeoises, notamment des XVIème et XVIIème siècles, reconstitutions virtuelles de bibliothèques et collections de scientifiques : celles du naturaliste strasbourgeois Jean Hermann (1738-1800) et de l’archéologue et fondateur de l’Institut d’archéologie classique de Strasbourg Adolf Michaelis (1835-1910) tout particulièrement, mais également celles de Frédéric Louis Hammer (1762-1837), Jacques Reinbold Spielmann (1722-1783) et Kurt Hensel (1861-1941), numérisations à la demande dans le cadre du réseau européen eBooks on Demand et en soutien à des projets et des programmes scientifiques.
La numérisation est effectuée en 300 dpi ou 400 dpi selon le type de documents (les ouvrages en 300, les photographies, planches, cartes, demandes d’éditeur en 400). On utilise le format jpeg et le mode images couleurs.
On reste le plus fidèle possible à l'original : on garde la couleur des pages d'origine, ainsi que les traces de vieillissement ou de dégradations. On n'enlève que les marques des doigts qui ont servi à maintenir l'ouvrage ouvert sur le poste de numérisation. On peut également redresser les images lorsque le texte n'est plus lisible à cause de la courbure des pages.
A l’origine conçu comme projet de GED, avec l’idée d’en faire un outil pédagogique complet (photos, ouvrages, cours, etc.), il s’est ensuite recentré sur une bibliothèque numérique patrimoniale. Il se compose de 2 entités : le logiciel proprement dit installé en local sur les postes informatiques, et un serveur dédié, accessible par une interface d'administration. Le logiciel sert à la structuration, la pagination du document, à la création des fichiers PDF et au passage de l'OCR. L'interface d'administration permet la gestion des collections, des utilisateurs, la modification et la suppression des documents. Un des avantages de cet outil est le fait que toutes les opérations sont effectuées par les bibliothécaires, de la numérisation à la mise en ligne en passant par la création des métadonnées de structure et de description.