Aldrovandi, Ulisse (1522-1605)

Ulisse Aldrovandi est né le 11 septembre 1522 à Bologne : son père, le comte Teseo Aldrovandi, est notaire et secrétaire au Sénat de Bologne, sa mère, Veronica Marescalchi, est cousine d'Ugo Boncompagni (qui deviendra plus tard pape sous le nom de Grégoire XIII).

Devenu orphelin en 1529, il est éduqué par des précepteurs privés en étudiant notamment l'arithmétique. Mais d'humeur aventureuse il fait un voyage à Saint-Jacques-de-Compostelle et regagne l'Italie par mer en rapportant de son périple de nombreuses observations.

De retour à Bologne en 1539, il étudie les humanités et le droit dans les universités de Bologne et Padoue et devient notaire en 1542, pour se tourner ensuite en 1547 vers la philosophie, la logique et la médecine.

En 1549, accusé d'hérésie car soupçonné d'entretenir des relations avec l'anabaptiste Camillo Renato, il est arrêté par les sbires de l'Inquisition. Malgré son abjuration il reste emprisonné dix-huit mois à Rome. C'est durant sa semi-détention qu'il découvre la botanique, la zoologie et la géologie (de nombreux historiens pensent qu'il est le premier à avoir employé ce terme).

De retour à Bologne, il pratique des dissections, et il organise entre 1551 et 1554 des expéditions pour collecter des végétaux pour son herbier, des animaux et des minéraux. Il manque même de s'enliser dans un marais pour pouvoir observer une héronnière. Il se lie d'amitié avec Lucas Ghini (1490-1566), médecin et botaniste à Pise et à qui on doit probablement l'invention de l'herbier.

Il obtient le titre de docteur en médecine le 23 novembre 1553 et commence à enseigner à l'université de Bologne en 1554. Il devient également professeur de philosophie en 1559 et d'histoire naturelle en 1561.

A partir de 1570 Aldrovandi va publier de nombreux livres où il expose ses découvertes tout en continuant ses excursions dans la nature (son herbier contiendra plus de 7000 spécimens), ses recherches médicales et les collections de son cabinet de curiosités qui contiendra 18 000 pièces à la fin de sa vie.

En 1573 des accès de fièvre compliqués de lithiase ralentissent son activité. En 1600 il abandonne l'enseignement et s'éteint le 10 mai 1605.

Le grand projet d'Aldrovandi consiste en l'édition d'une vaste encyclopédie d'histoire naturelle dont la Monstrorum historia est un des piliers. Seuls 4 volumes avec des gravures en taille douce détaillées paraissent de son vivant : il s'agit des 3 volumes d'ornithologie (tome 12) et de celui d'entomologie. 10 autres volumes sont préparés par ses élèves à partir de manuscrits et paraissent après sa mort.

En regard de nos critères actuels, son oeuvre peut nous paraître désuète. L'ouvrage témoigne du même niveau de connaissance (ou d'ignorance) que celui de ses prédécesseurs : les erreurs de classification sont perpétuées par la tradition ou par de fallacieuses ressemblances (les chauve-souris sont classées avec les oiseaux, les cétacés avec les poissons,etc..). De nombreuses espèces nouvelles d'Afrique, d'Amérique ou d'Asie y sont toutefois décrites et même s'il s'agit plus souvent d'une histoire littéraire des animaux (les dragons et basilics y côtoient les lézards), Aldrovandi, avec d'autres scientifiques de son temps, va constituer une étape importante dans l'émergence de la science moderne.