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Georg Dehio (Tallinn, 1850-Tübingen, 1932)

Historien de l'Art

Riche de son autorité internationale, Georg Dehio fut désigné pour succéder à Hubert Janitschek (Opava, 1846-Leipzig, 1893) à la tête de l'Institut d'Histoire de l'Art de Strasbourg en 1893, ainsi qu'à celle de l'Institut d'Archéologie chrétienne, faute de successeur après le départ de Franz Xaver Kraus (Trier, 1840-San Remo, 1901) en 1878. En poste jusqu'en 1918, il assura à l'institution strasbourgeoise un prestige certain bien que peu enclin envers les tendances nouvelles qui émergeaient alors dans sa discipline.

Issu d'un cursus proprement d'historien, ce n'est qu'après son habilitation qu'il allait s'orienter vers l'Histoire de l'Art, et plus particulièrement vers l'architecture médiévale, suite à de longs voyages en Italie et en France qu'il entreprit avec son ami l'architecte Gustav von Bezold (Möttingen-Kleinsorheim, 1848-Francfort-sur-le-Main, 1934) pour y étudier notamment l'architecture romane et gothique. En 1883, il sera nommé à un poste de titulaire à Königsberg après la création d'un Ordinariat d'Histoire de l'Art. C'est au cours de cette première période de professorat qu'il publia en collaboration avec von Bezold leur ouvrage Die kirchliche Baukunst des Abendlandes, une somme monumentale éditée en deux volumes entre 1887 et 1901, illustrées par pas moins de six cents planches représentant des vues, des élévations et des plans. Aux vues de l'ampleur et de la richesse du programme énoncé, celui-ci s'arrête au début de la Renaissance avec l'étude de la Chartreuse de Pavie, unique représentant de la Première modernité au sein de cet ouvrage. Englobant autant l'architecture allemande que française, italienne espagnole et anglaise, cette limitation chronologique fait également suite à la redécouverte de l'art médiévale au cours du XIXe siècle mais aussi au désintérêt d'alors pour les périodes Baroque et Rococo. L'approche des deux auteurs se veut purement formaliste avec une description très précise des monuments étudiés, se plaçant ainsi dans la droite lignée des travaux de Jules Quicherat (Paris, 1814-1882). En effet, les études systématiques de ce dernier sur l'architecture médiévale publiées dans la Revue archéologique (1850-1854) sont mentionnées par G. Dehio comme étant les premiers travaux sérieux dans ce domaine.

Par la suite, c'est au cours de sa titularisation à Strasbourg que sera publié, entre 1905 et 1912, son fameux ouvrage Handbuch der deutschen Kunstgeschichte, plus connu sous le nom simplifié de Dehio. Recensant et décrivant l'ensemble des monuments historiques allemands, cette somme, constituée de cinq volumes à son origine, se verra rééditée et augmentée à de nombreuses reprises. Néanmoins, lors de son arrivée à la tête de l'Institut d'Histoire de l'Art de Strasbourg en 1893, Georg Dehio privilégia l’enseignement de l'Histoire de la peinture et plus particulièrement celle de Raphaël et de la Renaissance, avant de l'étendre par la suite depuis l'art paléochrétien jusqu'aux périodes Baroque et au Rococo, désormais réhabilitées.

Source : CHATELET-LANGE, Liliane, « L'institut d'Histoire de l'Art de Strasbourg », dans Formes, Bulletin de l'Institut d'Histoire de l'Art de Strasbourg, n° 7, 1989, pp. 22-24.

collections/valorisation/auteurs/dehio_georg.txt · Dernière modification: 2018/12/19 10:32 par Laurent Vila