Mathématicien, physicien, astronome et philosophe arabe dont l'oeuvre commence à circuler très tôt de son vivant et après sa mort aussi bien en Orient qu'en Occident musulman
Un des plus grands physiciens du monde de l'Islam, il est connu en Occident sous le nom d'Alhazen. Sa pensée inspire les grands savants de l'Europe médiévale (Bacon, Kepler, Descartes, Huygens, Della Porta…). Né à Bassora en Irak, il se met au service du calife al-Hakim au Caire jusqu'à sa mort.
Il est l'auteur d'une bonne centaine d'ouvrages dont des commentaires critiques d'auteurs anciens (Aristote, Galien, Euclide, Ptolémée notamment).
Ses apports ont été particulièrement originaux et importants en optique où il obtient des résultats entièrement nouveaux en rupture avec les théories grecques tout en se singularisant par une approche mathématique et expérimentale des problèmes : en démontrant que le rayon lumineux va de l'objet à l'oeil et donc que la lumière rentre dans l'oeil la vision redevient avec lui un phénomène interne au corps humain. Par ailleurs il est le premier à mettre en évidence la persistance rétinienne (phénomène exploité aujourd'hui pour suggérer la continuité des images d'un film).
Le traité d'optique Opticae thesaurus est son oeuvre majeure : diffusé partiellement en Occident dès le XIIIème siècle, il a été traduit dans son intégralité par Risner en 1572.
En astronomie il s'illustre notamment en critiquant les modèles planétaires de Ptolémée, si bien qu'il est parmi les précurseurs arabes sans lesquels les travaux de Copernic n'auraient pas pu être réalisés.
Il innove également en mathématiques et plus particulièrement en géométrie et en théorie des nombres : avec les doutes émis sur les éléments d'Euclide, le théorème prémisse du théorème de Wilson, le jeu des carrés magiques.